Dossier de presse - 15 mai 2024

Axe 1 – L’IGN, OBSERVATEUR DU TERRITOIRE NATIONAL EN CONTINU

Le changement climatique et ses conséquences appellent une observation en continu s’appuyant sur une connaissance toujours plus riche, actualisée et thématisée du territoire. Un défi pour l’IGN, déjà investi dans de nombreux programmes cartographiques en appui aux décideurs publics et dont l’activité va aller croissante avec France Nation Verte. Observer en continu est un métier très différent de la cartographie descriptive classique et cela mobilise de forts investissements technologiques. Trois chantiers portent cette ambition :

Chantier n°1 : Des cartes de l’anthropocène

Les cartes de l’anthropocène regroupent un ensemble d’outils indispensables pour comprendre les grands bouleversements écologiques et suivre les évolutions des territoires, et ainsi aider à planifier et à opérer la transition écologique.

Les data fournies par l’IGN, un socle pour la transition écologique

Qu’il s’agisse de mesurer l’artificialisation des sols, d’identifier les passoires thermiques, ou de suivre l’évolution du trait de côte, la donnée fournit des clés essentielles de compréhension de notre environnement et autant d’informations indispensables aux arbitrages territoriaux à opérer pour la transition. En tant qu’opérateur data de la République, l’IGN produit et diffuse une grande variété de données géographiques et forestières.

Des données qui permettent non seulement de comprendre le monde qui nous entoure mais également de développer des services d’analyse et des simulations pertinents en réponse aux enjeux actuels (transports, réseaux, urbanisme, prévention des risques...). Pour faciliter leur appropriation par tous et en faire des leviers d’innovation, les données IGN sont gratuites et disponibles sous licence ouverte Etalab 2.0 depuis le 1er janvier 2021.

Le Portail cartographique des Énergies renouvelables

Également lancé en 2023, ce portail réalisé par l’IGN et le Cerema avec l’outil Ma Carte donne accès à des données géographiques sur les potentiels d’énergies renouvelables disponibles au niveau des territoires, sur les installations existantes et les capacités installées, sur les réseaux de transport et de distribution d’énergie. L’outil permet à chaque collectivité territoriale de concevoir et renseigner ses zones d’accélération des énergies renouvelables, à partir des informations disponibles sur l’occupation du sol, sur l’environnement et la biodiversité, sur l’urbanisme et des fonds de plan adaptés.

Chantier n°2 : Un modèle 3D France entière

En route vers le jumeau numérique de la France

L’IGN, le Cerema et Inria s’associent pour piloter la conception et le déploiement progressif du jumeau numérique de la France et de ses territoires afin d’outiller les acteurs des territoires à l’heure de la transition écologique. Ce jumeau national, conjonction d’une réplique virtuelle dynamique du territoire et de services numériques en ligne pour interagir avec, permettra non seulement de montrer le territoire tel qu’il est, mais aussi tel qu’il réagirait à des simulations de nouveaux aménagements, d’événements météorologiques extrêmes, de nouvelles réglementations et par là-même de faciliter la prise de décision. Le Jumeau numérique de la France et de ses territoires, s’il bénéficiera des données (LiDAR, OCS GE…) et infrastructures existantes (Géoplateforme en particulier), se distinguera des services existants par son potentiel de représentation et sa capacité de simulation. Celles-ci en feront un puissant outil numérique permettant de tester des scénarios issus de diverses projections, notamment celles publiées par le GIEC. 
Une initiative partenariale sera très prochainement lancée pour fédérer les actions autour de ce projet.
 

Chantier n°3 : Un plan de recrutement et formation

Afin de mettre en œuvre sa feuille de route, l’IGN s’est fixé l’objectif de recruter d’ici fin 2024, 150 compétences nouvelles relatives à l’IA, aux sciences des données, au développement agile, au collaboratif ou à la conduite de projets complexes. L’Institut mobilise d’abord ses atouts propres, en premier lieu son école, l’ENSG-géomatique.

Les corps de fonctionnaire de l’établissement ont été modernisés, avec un décret à paraître très prochainement. Le nombre de places au concours externe d’ingénieurs est ainsi passé de 10 à plus de 20 entre 2021 et 2022, évolution qui s’est confirmée en 2023. Le corps va être rebaptisé « corps des ingénieurs des sciences géographiques et du numérique » ; il compte près de 400 ingénieurs au total dont environ un quart travaillent hors de l’IGN. La filière des géomètres voit sa formation allongée à une licence professionnelle.

L’IGN recrute également des contractuels, en CDD et parfois en CDI, en mobilisant notamment la grille interministérielle de rémunération des métiers du numérique, en élargissant ses sites de diffusion d’offres et en s’appuyant sur la nouvelle stratégie de marque de l’IGN.

À ce jour, le plan avance à un bon rythme puisque nous comptabilisons déjà 123 recrutements sur des compétences nouvelles. Un pool de trente ingénieurs IA et data scientists a été mis en place. L’établissement compte au total autour de 500 emplois dans le champ numérique.

AXE 2- L’IGN, ACTEUR DES « COMMUNS »

L'IGN a placé au cœur de sa stratégie l’enjeu du « faire ensemble », à travers la notion de « Géo-communs ». Parce que le défi écologique est un défi qui doit mobiliser toute la société, tous les acteurs, il doit en être de même pour les données elles-mêmes utiles à ce pilotage. L’enjeu est démocratique : une connaissance en partage pour tracer une trajectoire collective. Les géo-communs créent des passerelles entre Etat et collectivités territoriales, acteurs public et secteur privé, avec le champ de la recherche mais aussi la société civile.

Chantier n°4 : Une « place à communs »

Tel un entremetteur des communs, l’IGN entend mettre en place une "place à communs", équivalent d’une place de marché pour les communs, pour rassembler les acteurs intéressés autour de défis collectifs et désiloter ainsi les initiatives, tant au niveau de la production, qu’à celui de l’exploitation et de la mise en forme des données.

La Fabrique des géo-communs 

C’est l’incubateur de communs de l’IGN, avec une dimension cible de passage à l’échelle nationale. La Fabrique accompagne des équipes qui développent des produits dont le mode de développement est ouvert et orienté par l’intérêt des usagers et dont Panoramax et le Référentiel national des bâtiments sont deux exemples.

Référentiel National des Bâtiments (RNB)

Le Référentiel National des Bâtiments (RNB) répertorie l'ensemble des bâtiments du territoire et associe à chacun d’eux un identifiant unique, sorte de « plaque d’immatriculation » qui permettra de donner une vision commune et exhaustive du parc des bâtiments. Ce numéro simplifie le suivi et le croisement de différents jeux données bâtimentaires. À la clef, un référentiel précieux pour répondre notamment aux enjeux de rénovation des bâtiments.

La Géoplateforme

Le besoin en données explose. Rien que dans la donnée géographique, les données produites et diffusées par l’IGN doublent environ tous les trois ans, avec la précision et la fréquence croissante des données (ex. le LiDAR, l’IA). Pour prendre leurs décisions et faire face aux grands changements qui s’accélèrent, les acteurs publics, locaux et nationaux, doivent pouvoir se saisir des données avec des outils qui offrent la capacité suffisante et des fonctions adaptées par exemple pour le croisement des données, leur visualisation sur des cartes sur mesure, etc.. C’est ce qu’offre la Géoplateforme. Elle consiste en une infrastructure ouverte et mutualisée pour l’hébergement, la mise à jour collaborative et le partage des données territoriales, avec une ambition de passage à l’échelle tant en termes de capacité d’hébergement que d’outils de partage. Elle représente un investissement d’environ 23,8 M€ sur 5 années.

La Géoplateforme est désormais une réalité et, depuis le 1er avril 2024, toutes les données de l’IGN y sont hébergées. Elle est portée en partenariat avec des industriels tels que OVH Cloud, Worldline, Oslandia ou Living data. Les fonctionnalités ouvertes aux tiers se déploient progressivement. D’ores et déjà, les « géoservices », qui donnent accès aux données et services de l’IGN ont basculé sur la Géoplateforme. Au total, elle héberge à ce jour environ 1 Péta octet de données (= 1 million de Giga octets) et répond déjà à 300 millions de requêtes / jour.
Le Géoportail va également être remplacé par une nouvelle interface donnant accès à une richesse de services : c’est le projet de site cartes.gouv.fr.

Chantier n° 5 : Un système de labels

L’écosystème d’acteurs de l’information géographique comprend des communautés de partenaires et d’utilisateurs très investies, à même d’aider à l’enrichissement et à la mise à jour plus régulière des bases de données dont l’institut a la charge. Par exemple les collectivités territoriales qui entretiennent les informations sur la voirie ou le tourisme, les pompiers (services départementaux d’incendie et de secours) qui mettent à jour des informations de terrain, les parcs nationaux… Pour développer ce potentiel, l’IGN facilite les contributions en ouvrant ses bases de données à des partenaires de confiance.

Cette ouverture se fait sous plusieurs axes. D’une part en contribuant à des dynamiques de communs émergentes ou souhaitées sur certaines thématiques (bâti, hydrographie, routier, tourisme…). D’autre part en généralisant l’expérimentation de guichets de saisie directe ; des guichets supplémentaires ont été ouverts ainsi que de nouveaux contributeurs afin d’engranger de l’expérience et préparer un élargissement du dispositif. Enfin, en ouvrant certaines thématiques à des contributions plus larges pour permettre à des communautés d’y participer. Un système de labels des contributeurs va être lancé. Ils auront vocation à alimenter à terme la base « BD France » de description du territoire nationale.

Chantier n° 6 : Datalliance

En juin 2023, l’IGN a officiellement lancé l’initiative Datalliance, une stratégie ambitieuse de coopération public-privé. Fort de son statut d’établissement public, l’IGN souhaite ainsi faire converger les capacités d’innovation et de production d’acteurs économiques et d’experts publics. La stratégie Datalliance entend répondre à plusieurs problématiques de trois publics clés :

• les commanditaires publics, porteurs de politiques publiques, qui ont le plus souvent du mal à sourcer puis évaluer la pertinence et la qualité des solutions innovantes proposées par le secteur privé.
• les startups et PME françaises du secteur de la géodata, dont une des difficultés est le passage à l’échelle des solutions déjà éprouvées à travers des démonstrateurs locaux.
• l’IGN et d’autres experts publics qui s’adaptent pour répondre au besoin accru de données mais dont les ressources sont limitées.

En 2023, un réseau d’une dizaine de startups et PME innovantes s’est structuré avec l’IGN : IGO-Geofit Group, 1Spatial France, I-Sea, namR, Preligens, Prométhée, Kayrros, Lux Carta, Kermap, SpaceSence. Une première Datalliance a été établie avec la startup namR pour la détection des installations photovoltaïques au sol afin de répondre au besoin de la DGALN de disposer d'une couche de données complémentaire et compatible avec l'occupation du sol à grande échelle (OCS GE). Ces données permettront d'outiller le dispositif national de mesure et suivi de l'atteinte de l'objectif Zéro Artificialisation Nette (ZAN).

D’autres datalliances sont en préparation pour 2024.

AXE 3 – L’IGN CARTOGRAPHE, COMPAGNON DES DÉCOUVERTES ET DES REPRÉSENTATIONS

Les cartes dessinent le monde en même temps qu’elles proposent de porter sur lui un certain regard. Avec la démocratisation des outils et données géographiques, c’est un large panel d’acteurs qui se saisit aujourd’hui de la carte comme outil de pédagogie, de médiation, de débat. La carte devient "engagée" et l’IGN entend participer à cette dynamique en tant qu’Institut public national de référence.

Quatre chantiers emblématiques portent cette ambition.

Chantier n° 7 : Un plan pour smartphones

Ce chantier a pour objectif de créer une nouvelle application et de nouveaux plans pour mettre en valeur la richesse du territoire national auprès des citoyens et des acteurs publics, notamment sur mobile, en alternative à certains outils d’acteurs internationaux. La carte est un fantastique outil de médiation et de lecture du monde. La transformation publique passera par la carte et l’IGN entend bien y contribuer.

Cartes IGN

Lancée le 15 mai 2024, Cartes IGN est une application mobile gratuite, sans réutilisation des données personnelles, qui donne à voir, à comprendre le territoire et ses évolutions. Destinée à tous les publics, citoyen - habitant ou visiteur, désireux de découvrir le territoire français et ses richesses –, Cartes IGN permet d’explorer le territoire sous toutes ses coutures, de se déplacer, de comparer pour observer les évolutions locales et de signaler des modifications. Cartes IGN est téléchargeable sur les stores Android et iOS.

Chantier n° 8 : De nouvelles cartes papier

Ce chantier vise deux objectifs : permettre à nos concitoyens de disposer d’une vision enrichie du territoire, axée sur le tourisme, la randonnée et le patrimoine et simplifier les gammes afin de les rendre plus lisibles auprès des utilisateurs. 2024 est une année charnière pour les cartes papier avec la sortie de nouvelles références disposant de nouvelles couvertures. L’offre s’articule désormais autour de 4 catégories principales (randonnée, tourisme, vélo, itinérance), et autour de nouveaux noms de série capitalisant sur la marque TOP connue du grand public. 
Cette sortie amorce le retrait progressif des cartes routières et étrangères, qui seront peu à peu remplacées par des références faisant la part belle au vélo, aux chemins d‘exception, et à la découverte des trésors de notre territoire.

Chantier n° 9 : Le guichet cartographe du service public

Le guichet « Cartographe du service public » est un service d’appui à toutes les administrations, locales ou nationales, désireuses d’utiliser la carte comme outil de médiation ou de pilotage. Il met au service de tous des technologies de visualisation innovantes, permettant une meilleure compréhension des phénomènes et une amélioration continue des services publics dans les territoires (cartographie des îlots de chaleur urbains pour la mise en place de politiques de la Ville, des zones artificialisées pour les plans d’aménagement urbains, géolocalisation des établissements publics ouverts au public, etc.). Ce service s’appuie sur les fonctionnalités de géovisualisation et d’hébergement de la Géoplateforme dont il permettra de mobiliser la richesse des données et les services.

Cartes.gouv.fr

Le site cartes.gouv.fr va venir se substituer au Géoportail courant 2024. Il va permettre non seulement de partager la connaissance du territoire, mais aussi, et c’est ce qui est plus nouveau, de donner plus de force et de cohérence à la cartographie publique, en permettant à un large panel d’acteurs de s’en saisir –  du secrétaire de mairie à l’expert en système d’information géographique. Pour cela, il offrira un accès centralisé aux données souveraines du territoire et permettra à chacun, en toute autonomie, de créer, d’héberger, de contribuer, de partager, de visualiser et de publier des données et des cartes accessibles à tous.

L’Atelier de cartographie thématique

Lancé en 2023, l’Atelier de cartographie thématique est un espace de travail sur les meilleures façons de représenter les données. Son rôle est de venir en appui des services internes de l’IGN et de ses partenaires pour mettre en valeur les données via la cartographie thématique. C’est un type de cartographie différent des productions traditionnelles de l’institut, qui permet de mieux se concentrer sur une thématique (ex. îlots de chaleur, aménités rurales…), soit en l’isolant sur une carte qui lui est dédiée, soit en l’étudiant au moyen d’analyses statistiques ou spatiales pour mieux en transmettre les enjeux.

Chantier n° 10 : Des programmes de partage autour de la cartographie

La carte offre de formidables opportunités de récit, de prise de conscience et de partage. En représentant visuellement les phénomènes, les cartes sont des ressources inépuisables de connaissance et de médiation. Pour participer à cette dynamique, l’IGN va développer des programmes de partage, de vulgarisation scientifique et de sensibilisation citoyenne autour de la cartographie et des enjeux auxquels elle peut contribuer, incarnés par des lieux. L’IGN est dans une volonté d’optimiser l’impact de ses actions de partage autour de la cartographie, auprès de publics élargis, en mutualisant et en priorisant des activités jusqu’alors assez éparses. Pour ce programme, les intentions poursuivies tournent autour de 2 dimensions : démocratie et les communs.

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Julie Dardelet - Tél : 06 33 85 96 83 
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