L'occupation des sols, on s'en occupe ensemble ?

L’IGN publie l'édition 2023 de son Atlas annuel des cartes de l'anthropocène. Un nouveau recueil de cartes et de points de vue pour éclairer, cette fois, les décisions et actions publiques relatives à l'occupation et à l'usage du sol, ce levier majeur pour répondre au défi climatique.

Édito

Hier, l’IGN réalisait des Atlas pour découvrir les informations routières et touristiques de notre pays. Aujourd’hui, l’Institut contribue à tracer la voie de la Nation pour opérer et réussir la transition écologique. Cette aventure est collective. L’ensemble des parties prenantes est mobilisé autour de l’IGN, au premier rang desquelles les partenaires publics et les territoires.

Ce deuxième Atlas de l’Anthropocène s’arrête en particulier sur la question de l’occupation des sols. La thématique est emblématique puisque le sol est une ressource limitée, son occupation a toujours traduit des choix de société qu’il nous faut à présent penser à l’aune des enjeux environnementaux. L’Atlas de l’IGN permet de prendre du recul sur les choix passés de l’occupation du sol : reconquête forestière, aménagement des fleuves, remembrement agricole, aménagement urbain, etc. Des opérations d’ampleur identiques sont à présent à mener par le gouvernement et les acteurs locaux pour adapter les territoires aux bouleversements écologiques.
L’obligation du « zéro artificialisation nette » (ZAN), prévue par la loi Climat et résilience, en est un exemple illustratif. Pour éviter de piloter les transitions en aveugle et ne pas entrer dans des controverses d’interprétations des situations, il faut des données de base solides et objectives. Dans ce contexte, le support visuel qu’est la carte est un outil de médiation utile.

L’IGN s’engage pour faire de la cartographie un service public pleinement tourné vers l’avenir. Pour cela, l’Institut est investi dans une double dynamique. D’une part, il faut consolider des données socles fiables, indispensables à l’enrichissement des représentations thématiques (ressources en eau, fonte des glaciers, évolution des forêts, suivi
des haies, recul du trait de côte, etc.). D’autre part, l’IGN mise sur les technologies de pointe : données spatiales « New Space » et intelligence artificielle pour gagner en réactivité sur la description des phénomènes, jumeaux numériques pour coconstruire des solutions en réalité augmentée (limitation de l’étalement urbain, implantation de sources de production d’énergies renouvelables, etc.). C’est ce double mouvement qui permettra de bâtir les référentiels souverains de demain.
Cet Atlas, à mettre entre toutes les mains, est également une belle occasion de nous plonger dans l’imaginaire des cartes et les réalités de nos paysages à préserver. Bonne exploration.

Sébastien Soriano, directeur général de l'IGN

Atlas des cartes de l'anthropocène

Feuilleter l'Atlas

Revivez la soirée de présentation de l'Atlas organisée le 4 octobre au Pavillon de l'Arsenal à Paris.

Intervenants : Marion Waller, directrice générale du Pavillon de l'Arsenal - Sébastien Soriano, directeur général de l'IGN - Karine Hurel, géographe et cartographe déléguée générale adjointe de la FNAU - Aurélie Gros, maire du Coudray-Montceaux, Conseillère régionale, Vice-présidente Grand-Paris sud - Diego Harari, DGA stratégie et transformation durable, Vinci Immobilier - Thomas Lesueur, Commissaire général au développement durable


Des cartes pour tracer notre avenir commun

Cette édition de l'Atlas montre l’influence des choix politiques de « consommation » et de recomposition de l’espace naturel : les choix du passé et la façon dont ils ont modelé le territoire français, d'une part, et les choix d’aujourd’hui répondant à de nouvelles problématiques, d'autre part.

La carte, témoignage de l'histoire

Des ruelles du centre-ville aux grands axes fluviaux, des massifs forestiers aux champs à perte de vue, le sol français est une mosaïque en constante évolution. Depuis sa création, l’IGN oeuvre pour graver sur ses cartes l’état des lieux du territoire à un instant précis. En remontant ses archives cartographiques, les transformations du territoire défilent sous les yeux du lecteur, tel un kaléidoscope.

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Entretien avec l’architecte et historien Jean-Luc Arnaud

Un territoire ne s’administre pas sans carte. Objet de connaissance décrivant la topographie d’un lieu, ses limites géographiques ou l’occupation de son sol, la carte est aussi et surtout un outil de pouvoir.

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Aménager un territoire, une question d'équilibre

Le paysage français n’est pas qu’une simple réalité environnementale, il est le résultat de transformations culturelles et économiques profondes. Son organisation, tiraillée par les intérêts des uns et des autres, produit et supprime des continuités territoriales, reflets des priorités d’époques différentes. Étalement urbain, déprise agricole, reconquête forestière… aménager un territoire est d’abord une question de choix et d’équilibre entre l’usage des espaces communs.

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« Le paysage, partie sensible du territoire »

Le paysage est le résultat d’une forme d’alchimie qui croise de nombreuses thématiques, au carrefour du vécu et du perçu. À une époque où l’on cherche à stopper l’artificialisation des sols, travailler sur le paysage permet de prendre le recul suffisant pour repenser nos territoires de manière plus globale. Entretien avec Jacqueline Osty, paysagiste et Grand prix de l'urbanisme 2020
Découvrir le point de vue de Jacqueline Osty

Comment adapter le territoire français au changement climatique ?

Sous la pression du changement climatique, le territoire français doit s’adapter. La raréfaction de l’eau douce, la propagation des incendies et l’intensification des épisodes de pluie extrême demandent une réorganisation des espaces. Des îlots de chaleur en ville aux glaciers du Mont-Blanc, des essences d’arbre aux types de culture, connaître l’occupation des sols est la première étape pour structurer un territoire résilient. Un défi auquel l’IGN veut participer par le futur jumeau numérique du territoire.

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« L’eau est un flux dépendant du climat »

L’eau est un élément précieux. Qu’elle vienne à manquer, et tout le système de société humaine perdra alors l’équilibre. Avec le réchauffement climatique, c’est précisément ce qui se dessine pour l’avenir. Entretien avec Agnès Ducharne, Directrice de recherche au CNRS, spécialiste de la modélisation de l’hydrologie des surfaces continentales.
Découvrir le point de vue d'Agnès Ducharne 


Extraits choisis

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Le coup d'œil de Lucas Destrem, géographiste indépendant

Portfolio des cartes imaginées par Lucas

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Des technologies de pointe pour bâtir les référentiels géographiques de demain

1. L’OCS GE, l'outil phare de l'IGN pour détecter et suivre l'artificialisation du sol

En s’appuyant sur ses données socles, l’IGN pilote la production d’un référentiel à grande échelle pour la description de l’occupation du sol français : l’OCS GE. Cet outil, au service de l’État et des collectivités, cartographie les couches de surface du sol, distingue les zones imperméables, agricoles, forestières et permet de quantifier et de qualifier l’évolution des territoires et leur artificialisation nette. Depuis 2019, l’Institut emploie la télédétection par intelligence artificielle pour accélérer la production et multiplier les usages.

En savoir plus sur l'OCS GE

2. Énergies renouvelables à la carte

En mai 2023, un nouveau portail cartographique des énergies renouvelables a vu le jour. Réalisé par l’IGN et le Cerema, cet outil est indispensable pour favoriser le développement des énergies renouvelables terrestres.

Accéder au portail cartographique des EnR

3. L’ambition du jumeau numérique

Pour accompagner l’État et les collectivités dans la transition écologique, l’IGN se mobilise pour réaliser une cartographie du territoire en continu, socle pour de futures simulations. Un chantier ambitieux tourné vers la décision publique.

Anthropocène

est un néologisme construit à partir du grec ancien ἄνθρωπος (anthropos, « être humain») et καινός (kainos, « nouveau »), en référence à une nouvelle ère où les activités humaines ont un impact significatif et global sur les écosystèmes planétaires. Débutée à la fin du XVIIIe siècle avec la révolution industrielle, elle succéderait, selon le Néerlandais Paul Josef Crutzen, prix Nobel de chimie, et le biologiste américain Eugène Stoermer, à la période dite holocène en tant que nouvelle époque géologique.