Combien la France compte-t-elle de lacs, mares, étangs, barrages et autres réservoirs d’eau ? Cette question n’a rien de triviale : elle vient tout juste de trouver une réponse – 856 000 environ (hors Guyane) - grâce à l’Inventaire national des plans d’eau. Une initiative très attendue.

Depuis 2005, ces plans d’eau sont définis comme des « étendues d’eau douce continentale de surface, libre stagnante, d'origine naturelle ou anthropique, de profondeur variable » par le Service d'administration nationale des données et référentiels sur l'eau (SANDRE). Réserves d’eau, supports d’habitats et d’écosystèmes, ils constituent des points de ressources qui servent de nombreux usages économiques et sociaux (eau potable, irrigation, énergie, industrie, étiage et prévention des crues, lutte contre les incendies…).

De ce point de vue, leur recensement était devenu indispensable et répond à un « besoin prégnant qui s’inscrit dans une approche globale autour de la connaissance globale sur l’eau (cours d’eau, plans d’eau et zones humides) afin d’optimiser la répartition des besoins en eau potable, irrigation et industrie », selon Barbara Freidman, chargée de partenariats et de relations institutionnelles à l’IGN.

Piloté par l’Inspection générale de l’environnement (IGEDD) et la Direction de l’eau et de la biodiversité (DEB) du MTECP, cet inventaire a été réalisé par l’IGN. En ressort aujourd’hui un panorama précis des plans d’eau et de leurs caractéristiques : en France, hors Guyane, on en dénombre ainsi de l’ordre de 856 000. Barbara Freidman souligne qu’ils présentent majoritairement une surface limitée, puisque « près de 523 000 plans d’eau ont une surface inférieure à 0.1 ha. D’une surface cumulée d’approximativement 500 000 hectares, leur capacité de stockage totale est d’environ 17 milliards de mètres cubes ! »

Ce travail d’inventaire s’est notamment appuyé sur les référentiels existants diffusés par l’IGN tels que la composante « Surfaces en eau » de la BD TOPO® diffusée par l’institut. Le modèle de données décrit chaque plan d’eau à partir de 150 attributs, des informations thématisées relatives au référentiel en tant que tel (localisation, volume, liens avec les cours d’eau) ou techniques dites « métier » (usages, gestion, hydrologie, environnement)… Des informations qui, pour certaines, sont désormais diffusées en accès libre sur le site Géoservices de l’IGN.

Enfin, la plateforme collaborative ouverte aux acteurs des territoires leur permet également de consulter l’inventaire, de le corriger, de signaler des erreurs et même de le compléter pour garantir, là aussi, la meilleure actualité de ce nouveau référentiel.