Les données de l’inventaire forestier national confirment l’impact du changement climatique sur la santé des forêts françaises
Pour la forêt, les années se suivent mais ne se ressemblent pas. À l’année 2022, marquée par les grands feux, a succédé 2023, qui voit se poursuivre les dépérissements d’arbres. Si ce phénomène est moins spectaculaire que les tempêtes hivernales ou les incendies estivaux, il n’en est pas moins inquiétant pour l’avenir des forêts.
L’IGN, cartographe de l’anthropocène, est concerné au premier chef par ces changements profonds des territoires forestiers. Il est pleinement mobilisé pour produire et mettre en carte l’information qui permet de mesurer et de montrer l’impact des changements globaux sur les forêts, et ainsi de fournir les outils de pilotage des politiques publiques. Les résultats de l’Inventaire forestier national (IFN) apportent ainsi chaque année des connaissances sur l’état de santé des forêts et des ressources en bois sur l’ensemble du territoire français (forêts publiques et privées). Les cinq dernières campagnes de l’IFN de l'IGN, montrent les effets concrets du changement climatique sur les forêts françaises et leur croissance.

Cette évolution à la hausse du stock de carbone est appelée communément « puits » car les forêts en croissance ont la capacité de réduire la teneur en CO2 de l’atmosphère en le stockant sous la forme de biomasse.
Bien que le stock de carbone continue à augmenter, les résultats de l’IFN montrent depuis quelques années un ralentissement notable de la dynamique du puits de carbone, entraîné par la multiplication des crises sanitaires (scolytes de l'épicéa, chalarose du frêne, dépérissement du châtaignier, etc.) combinées à des épisodes de forte sécheresse et de canicule.
Ainsi, le puits s'est établi à 40 millions de tonnes de CO2 par an en moyenne sur la période 2013-2021, diminuant d'un tiers en une décennie.
Sur la période 2018-2022, face à l'ampleur de certaines crises comme celle des scolytes dans le Nord-Est, certains massifs présentent des niveaux de mortalité et de prélèvement (notamment des coupes sanitaires) supérieurs à la production biologique. Pour ces massifs, la forêt n’est alors plus un puits de carbone à l’heure actuelle. Le bilan net entre les trois composantes des flux (production, prélèvements, mortalité) devient donc négatif temporairement.
Destiné aussi bien aux professionnels qu’au grand public, son site en accès libre (foret.ign.fr) propose ainsi une information de référence sur les grands enjeux actuels, ainsi que des cartes et des services innovants pour la connaissance et la gestion des forêts à l’échelle des territoires dans le contexte de changement climatique.
Les résultats territoriaux de l’inventaire forestier sont disponibles sur le site de l’Observatoire des forêts françaises (rubrique Les forêts de mon territoire).
Dans un contexte de mutation accélérée des écosystèmes forestiers et à l’heure de la transition écologique et énergétique, le suivi des forêts avec l’inventaire forestier national est essentiel, pour connaitre précisément les ressources en bois et mesurer l’évolution des forêts et leurs rôles, notamment ceux de piégeage du carbone et de réservoir de biodiversité́.

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Mis à jour 12/10/2023