Dépassant pour quelques jours la célèbre acropole d'Athènes ou la déjà oubliée « colline verdoyante » de fond d'écran Windows XP, la colline d’Élancourt, connaîtra cet été son pic de notoriété, en quelque sorte la revanche d’un tas de gravats. Cette colline baptisée « colline de la Revanche » a connu différents états que nous allons vous faire découvrir.

© Dronepress (photographie prise avant les aménagements olympiques)

Située dans les Yvelines, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Paris, la commune d'Élancourt fait partie de la Communauté d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines. C'est sur ce territoire que s'élève, à 231 mètres, la colline d'Élancourt, point culminant (artificiel) de la région Ile-de-France.

Sur la carte de Cassini du 18e siècle, à découvrir sur le site Remonterletemps.ign.fr, ou l’appli Cartes IGN nous lisons les toponymes Élancourt, Étang la Muette, mais aucun Revanche ou Mont, ni aucun dessin de mamelon pouvant laisser croire à une colline.

La carte de l’état-major produite entre les années 1820-1866 fait apercevoir plus précisément une ligne de crête entre Neauphle et le lieu-dit Mousseau. 

Sylvain Hilaire, historien au musée de la ville de Saint-Quentin-en-Yvelines, raconte que le site a été exploité comme carrière de pierres meulières au début du 20e siècle.

Les cartes historiques de 1950 font apparaitre des carrières. Nous pouvons lire « Carr^es » sur la carte.

Les carrières apparaissent sur les photos aériennes produites par l’IGN entre les années 1950 et 1965 bien que leur exploitation ait progressivement cessé à partir de la seconde guerre mondiale. 

Dans les années 1970, la colline sert de décharge d'ordures ménagères pour les communes de Versailles, Saint-Cyr, Trappes et Bois-d'Arcy. La décharge s'étend sur près de 60 hectares en 1972. Elle est fermée en 1974. 

Par la suite, la décharge est recouverte par les déblais d'excavation et les gravats des travaux d'aménagement de la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines. Le site accueille également une casse automobile. 

Si le béotien de l’observation d’image aérienne croit voir un cratère, il s'agit bien d'une colline. Cette photographie de février 1983 fait aussi apparaître plus clairement la casse automobile. 

C'est l'accumulation des matériaux qui a conduit à donner à la colline sa hauteur et son apparence actuelles et qui en a fait, de manière totalement artificielle, le point culminant de la région Ile-de-France (231 mètres atteints en 1992). 

Cette prise de vue aérienne datée de 1998 illustre le verdissement progressif de la colline et l'évolution de sa physionomie. La colline sera désormais un espace de loisirs et de détente et accueillera des activités sportives (VTT, randonnée, course à pied, etc.) 

En quelques décennies, la végétation a gagné du terrain, investissant ce terrain de 52 hectares dont la partie sud-ouest a été laissée à l'état sauvage. Alors que la site accueille l'épreuve olympique de VTT en juillet 2024, la communauté d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines et la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques se sont engagées à renforcer les fonctions écologiques du lieu. 

Sur cette prise de vue aérienne exploitant le proche infrarouge, on distingue plus nettement la nature de la végétation.  

L’IGN, dans le cadre de son programme national LiDAR Haute densité, a cartographié en trois dimensions la colline d’Élancourt en 2023. Découvrons cette colline en 360°.