Les communs, d'utilité publique ! Retour sur la journée du 17 janvier 2023
Le 17 janvier, au Liberté Living-Lab, l'IGN a dédié une journée au sujet des communs afin d'illustrer comment ceux-ci sont un véritable mode opératoire de l'action publique. L'idée de la journée était de démontrer par le « faire » sur la base d'exemples et de se pencher sur le « comment ça marche ».
Les défis à venir sont immenses !
Transitions écologiques et numériques seront portées d’abord par la société. Pour autant la puissance publique est appelée à jouer son rôle pour orienter, accompagner, accélérer, arbitrer… Ceci ouvre des questions nouvelles sur la manière de construire et conduire les politiques publiques et les services publics. Plusieurs approches ou initiatives pionnières en France et dans le monde suggèrent que l’intervention publique peut se concevoir dans un lien plus direct, moins vertical avec les différents acteurs de la société. L’État en particulier peut agir comme un « État partenaire », sans tout contrôler, en cherchant à enclencher et amplifier une dynamique collective vers un objectif commun.
Si l’IGN a organisé le 17 janvier 2023 une journée de travail et d’échanges autour des communs, c’est que cet enjeu d’articulation entre acteurs publics et acteurs tiers est particulièrement prégnant.
3 minutes pour revivre la journée du 17 janvier
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Géodonnée et Santé-environnement
Croiser les expertises pour mieux évaluer l’exposition aux pollutions et adapter l’aménagement du territoire
Les facteurs environnementaux connus et évitables sont responsables de 25 % des pathologies chroniques dans le monde (World Health Assembly, 2018). Ils contribuent, dans leurs différentes composantes (qualité de l’air extérieur et intérieur, qualité de l’eau, alimentation, etc.), à de nombreuses maladies d’origine souvent plurifactorielles : cancers, pathologies respiratoires, allergies, asthmes, maladies cardiovasculaires, diabète, obésité... (Gakidou et al., 2017; Rappaport, 2016).
Mieux comprendre les risques auxquels chacun s’expose afin de mieux se protéger et protéger son environnement représente un enjeu majeur. Le sujet anime des communautés de chercheurs, de professionnels de la santé, d’autorités publiques qui développent outils et méthodes pour mieux comprendre les interactions entre santé humaine, santé animale et santé de l’environnement. Cette mobilisation suppose la mise en place d’une infrastructure permettant la mise en commun des données utiles, l’analyse des phénomènes étudiés et la mise à disposition d’une information exploitable. Pour répondre à cet enjeu et aux attentes croissantes des citoyens, le Plan National Santé-Environnement-4 (PNSE4) a renforcé cette dynamique avec la démarche « Un environnement, une santé ». Dans ce cadre, un Green data for health est incubé au Ministère de la transition écologique et de la Cohésion des territoires pour permettre une meilleure valorisation des données de santé-environnement.
Comment mettre en place une véritable politique de la donnée de santé-environnement pour limiter l’exposition aux risques, protéger la santé des populations et réduire les pressions environnementales ? Comment coordonner l’engagement et la circulation de l’information ? Quels outils mobiliser pour diffuser l’information, outiller la décision publique et donner aux citoyens le pouvoir de mieux maîtriser l’impact des facteurs environnementaux sur leur santé ?
Géodonnées et énergies renouvelables
Relever ensemble le défi de la solarisation du territoire
L’énergie photovoltaïque est une composante majeure du plan de diversification du mix énergétique engagé par la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE). Cette dernière donne pour objectif 35GW de puissance installée en 2028 — on estime à 13 GW la puissance installée fin 2021. La donnée, a fortiori géolocalisée, a rapidement été identifiée comme un puissant vecteur d’accélération de l’installation. À la fois comme outil de diagnostic de l’existant, d’identification du potentiel mais aussi comme outil de planification, elle est un support idéal pour la coopération entre les différentes parties prenantes.
La filière connaît un certain foisonnement depuis plusieurs années. Cela se traduit par la numérisation des systèmes chez les opérateurs historiques de l’énergie tout comme le développement d’un grand nombre de startups qui placent au cœur de leur modèle économique le déploiement du solaire en France. Ce foisonnement peut pourtant nous interroger. S’il permet sans aucun doute d’aller plus vite, de répondre à plus de demandes et d’innover à une forte cadence, on peut estimer qu’une plus grande mutualisation et coordination entre acteurs pourrait être bénéfique à l’ensemble de la filière. Les communs peuvent être un levier pour progresser dans la coopération.
Comment construire ensemble une meilleure connaissance du parc existant et du potentiel du territoire ? Quels freins rencontrés par chacun pourrait trouver une solution collective ? Comment profiter du foisonnement tout en limitant l’entropie ?
Géodonnées, grands événements et aménagement soutenable du territoire
De grands événements populaires soutenables
Les festivals, rencontres internationales, événements sportifs ou culturels majeurs sont des sources importantes de tensions sociales et environnementales. Densification urbaine, congestions routières, génération de déchets, surconsommation d’énergie, atteintes à la biodiversité sans aucun bénéfice durable pour l’aménagement des espaces concernés et des populations riveraines sont aujourd’hui certaines conséquences d’événements qui sont pourtant de formidables opportunités d’entretenir cohésion, lien social, sentiment d’appartenance et joie populaire.
En proposant de nouveaux modèles et en rendant visibles des pratiques durables, ces évènements pourraient pourtant prendre le contrepied et ouvrir la voie à des modèles différents qui, sans sacrifier la convivialité, pourraient s’inscrire dans une logique soutenable. Le rassemblement des parties prenantes concernées (acteurs économiques, autorités publiques, associations sportives et culturelles, fédérations professionnelles, ONG environnementales, acteurs de l’aménagement du territoire, du tourisme, du transport et du numérique) pourrait permettre de faire émerger les principales lignes de tension et de trouver des espaces pour co-construire des alternatives plus responsables, voire vertueuses. Un plan héritage, à l’image du Plan Héritage et Durabilitié des JO de Paris 2024, pourrait aussi en être tracé pour inscrire ces alternatives dans une perspective pérenne et mutualisée entre plusieurs acteurs.
Comment assurer que les événements organisés sur notre territoire constituent autant d’occasions pour créer des alternatives durables tout en permettant au plus grand nombre de continuer à en profiter ? Quels acteurs mettre autour de la table ? Quels espaces de co-construction se dégagent ? Quelles premières initiatives proposer ?
Géodonnées, médiation numérique et collectivités
Créer une communauté de pratique des représentations du territoire par la carte
La carte est un formidable outil de médiation. En révélant des phénomènes peu visibles ou en traduisant une information dans un format plus accessible, la carte est un terrain d’entente, un outil de dialogue citoyen. Afin d’exploiter tout son potentiel, il faut pouvoir déployer des outils à destination des administrations et professionnels non qualifiés en matière de système d’information géographique (SIG). Ces outils doivent pouvoir répondre au besoin de communication des élus et des porteurs de politiques publiques à tous les niveaux du territoire et aux attentes du grand public et des citoyens.
Apporter une information actualisée, fiable et exhaustive selon un format accessible aux parties prenantes et correspondant aux spécificités locales — accessibilité et familiarité des outils numérique, âge, sensibilité. Pour construire un tel outil, il est indispensable de rassembler autour de la table de futurs utilisateurs (sources et cibles de communication), des chercheurs en mécanismes cognitifs et datavisualisation, des experts de la donnée et des SIG, des producteurs de données de toutes natures (INSEE...). Une telle ambition est partagée par beaucoup, des outils, des services de visualisation ou des initiatives existent déjà, portés par de nombreux acteurs (ESRI, ANCT, INSEE, OSM, CRIGE, Régions, CEREMA, IGN...).
Quelles articulations et synergies trouver entre ces dispositifs ? Quels sont les besoins non satisfaits des utilisateurs à combler ? Comment faire travailler ensemble les différents acteurs de la carte et de la donnée pour améliorer le pouvoir de médiation de la carte, améliorer le dialogue démocratique, donner davantage de pouvoir aux citoyens ?
Replay de la soirée
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