Résultats 2022 de l’Inventaire forestier national : une forêt française confrontée aux dérèglements climatiques
Ainsi, sur la période récente, la croissance des arbres est plus faible tandis que prélèvements et mortalité sont en augmentation. Aujourd’hui, le bilan entre la croissance des arbres (5,5 m3/ha/an), la mortalité naturelle des arbres (0,7 m3/ha/an) et les prélèvements de bois par l’Homme (3,2 m3/ha/an) se traduit par une augmentation du volume de la forêt de 1,6 m3/ha/an, soit 25,4 Mm3/an au niveau national. Sur la période 2005-2013, ce bilan était de 2,5 m3/ha/an, soit 41,7 Mm3/an pour la France métropolitaine.
Focus sur l’épicéa commun
Espèce des massifs montagneux de l’est de la France, elle a été́ introduite dans le Massif central, les Ardennes et dans les plaines du Nord-Est où le sol non calcaire et le climat frais lui étaient adaptés. Présente sur 555 milliers d’hectares en France métropolitaine, l’épicéa est la seconde essence d’arbre la plus affectée par la mortalité, due aux maladies. Pour éviter la propagation des bio agresseurs (notamment des scolytes), une pratique répandue des gestionnaires consiste à couper rapidement les arbres malades pour les retirer des peuplements.
2) Une augmentation en continu de la superficie forestière métropolitaine
La surface de la forêt augmente, atteignant 17,1 millions d’hectares en 2021, soit une extension de 21 % depuis 1985. Une tendance constante depuis plus d’un siècle : en 1908, la forêt couvrait 19 % du territoire métropolitain, avec près de 10 millions d’hectares. Elle en couvre plus de 31 % aujourd’hui. Le volume total de bois en forêt s’accroit également de 50 % en 30 ans, atteignant 2,8 milliards de mètres cubes.
Cinq départements ont un taux de boisement inferieur à 10 % : la Manche, la Vendée, la Mayenne, le Pas-de-Calais et les Deux-Sèvres. Quatre départements ont un taux de boisement supérieur à 60 % : la Corse du Sud, les Alpes-Maritimes, le Var et les Alpes de Haute-Provence.
3) Une tendance à l’augmentation de la diversité des peuplements de la forêt française
47 % de la forêt française sont constitués de peuplements pour lesquels une essence d’arbre occupe plus de 75 % du couvert dans l’étage dominant, ils sont appelés «monospécifiques» (51 % en 2017). Les peuplements à deux essences représentent un tiers des peuplements, et ceux à plus de deux essences en représentent 19 %.
La forêt compte une majorité de feuillus (67 % de la superficie forestière, soit 10 millions d’hectares), essentiellement dans les plaines ou à moyenne altitude. Les conifères sont situés en zone montagneuse, dans le massif landais et dans les plantations récentes de l’ouest de la France. Des peuplements mixtes se rencontrent souvent en moyenne montagne ou dans les massifs forestiers accueillant les deux autres types de peuplements (Sologne, Dordogne, Bretagne).
Au niveau régional, les forêts du nord-est de la France et du Massif central sont les plus diversifiées. À l’opposé, le massif landais est un grand massif de peuplements en pin maritime.
Dans un contexte de mutation accélérée des écosystèmes forestiers et à l’heure de la transition écologique et énergétique, le suivi des forêts avec l’inventaire forestier national est essentiel, pour connaitre précisément les ressources en bois et mesurer l’évolution des forêts et leurs rôles, notamment ceux de piégeage du carbone et de réservoir de biodiversité.
Mis à jour 21/10/2022