Autour de la Terre
Comment mesure-t-on le niveau de la mer ? Zoom sur le marégraphe de Marseille
Ce bâtiment historique installé sur la corniche de Marseille a pour fonction de mesurer le niveau de la mer. Sur le long terme, il permet entre autres une meilleure compréhension des processus engendrant les variations de son niveau moyen, ainsi que l'étude de l'influence de la marée sur les écosystèmes littoraux.
Publié le 26 octobre 2021
Temps de lecture : 5 minutes
À Marseille, un premier marégraphe est établi entre 1849 et 1851 par l’ingénieur hydrographe Rémi Chazallon dans le port de La Joliette. En 1884, la Commission du nivellement général de la France fait construire le long de la Corniche un observatoire permanent connu sous l’appellation « Marégraphe de Marseille ». L’objectif est alors de fixer le « niveau zéro » (l’altitude origine) pour la France continentale. Les mesures marégraphiques ont débuté à Marseille en février 1885. Après douze ans d’observation des variations du niveau de la mer, l’altitude zéro a été déterminée. Pour la matérialiser, un point physique appelé « repère fondamental » a été scellé dans les locaux du marégraphe, à 1,661 m au-dessus du zéro choisi.
Les marégraphes du XIXe siècle sont des marégraphes mécaniques à flotteur.
Un marégraphe, c’est d’abord un puits de tranquillisation où l’eau de mer pénètre mais où l’effet de la houle et des vagues est très largement atténué. Dans ce puits se trouve un flotteur qui suit les mouvements verticaux de la mer causés par les marées et les changements météorologiques. Un câble métallique transmet les mouvements du flotteur à l’appareil enregistreur. Un ensemble d’engrenages les communique à un organe scripteur qui trace une courbe des variations du niveau de la mer en fonction du temps. Un mouvement d’horlogerie commande le déplacement du cylindre porteur du papier. Le diagramme ainsi réalisé est appelé un marégramme.
En juin 2023, les marégraphes de Brest et de Marseille ont été labellisés par l’Organisation météorologique mondiale comme stations d'observation marine centenaires et stations d’observation à long terme. Une reconnaissance qui confirme l’importance de ce patrimoine marégraphique et de sa préservation.
Crédits de la visite virtuelle
Modèle 3D : Clovis Bergeret, Marius Dahuron, Lilian Wecker et Frédéric Ye
Acquisition photogrammétrique aéroportée par drone : Rémi Bruno
Visite virtuelle : Margaux Heude, Louis Steinmetz et Clément Brousseau en utilisant Marzipano
Supervision du projet : Emmanuel Cledat
Rédaction des textes : Alain Coulomb.
Mis à jour 11/10/2024